On est tous porté sur la question
Etat de sexe
Que l’on soit pudique, dévergondé, insatiable ou adepte de pratiques étranges, nous avons tous un avis sur le sexe. Partant de ce constat, Sébastien Azzopardi et Rodolphe Sand ont eu l’idée de réunir quatre auteurs, chacun devant écrire une courte pièce. Le thème : "On est tous portés sur la question". Les contraintes : faire une comédie de 15 minutes, à 4 personnages, obligation de dire le titre, liberté de situation, lieu et développement.
Etat de sexe
Que l’on soit pudique, dévergondé, insatiable ou adepte de pratiques étranges, nous avons tous un avis sur le sexe. Partant de ce constat, Sébastien Azzopardi et Rodolphe Sand ont eu l’idée de réunir quatre auteurs, chacun devant écrire une courte pièce. Le thème : "On est tous portés sur la question". Les contraintes : faire une comédie de 15 minutes, à 4 personnages, obligation de dire le titre, liberté de situation, lieu et développement.
On était prévenu, prudes s’abstenir. Dès les premières phrases, le ton du spectacle est donné et les mots jaillissent. Et pour cause. Dans « Parlons cru » de Clément Michel (Le grand bain, Le Carton), nous atterrissons dans le cabinet d’un conseiller en vie conjugal qui tente d’aider son client un peu timide à raviver la flamme de son couple. Gros mots, jeux sexuels, sous-entendus salaces, le spécialiste se lâche pendant que Jean-Yves prends bonne note de ces « bons conseils ». De l’autre coté du plateau, Françoise, la femme de Jean-Yves suis, elle aussi, une thérapie pour mieux comprendre son mari. Jouant sur les stéréotypes de l’antagonisme des sentiments homme/femme, cette première pièce se joue des couples enfermés dans leur routine.
Avec « Lape-suce », Carole Greep (J’aime beaucoup ce que vous faite, La bombe) nous emmène chez Nicole et Jean-Charles. Ils désirent vendre leur appartement à un couple d’amis. Mais les négociations tournent court lorsque Nicole commence à enchaîner les lapsus des plus mignons aux plus osés.
Alors que l’attention pourrait se relâcher en milieu de spectacle, Sébastien Azzopardi et Sacha Danino (Mission Florimont, Le tour du monde en 80 jours) nous réveillent avec la scène qu’on a tous connu au moins un fois dans sa vie, celle de « la première fois ». Mais lorsque Margot et François s'apprêtent à passer à l’acte...c’est la panne. S’ensuit alors un dialogue improbable entre les protagonistes et leur sexe respectif. Improbable mais hilarant.
Hervé Devolder (Ma femme est parfaite, Chanson avec les doigts) finit la transition vers le loufoque avec « Musicalix » dans lequel un réalisateur de films pornographiques décide de se reconvertir dans la comédie musicale. Chant, danse, théâtre, les comédiens donnent tout pour cette dernière pièce. Le public, lui, est sur le point de mourir...de rire.
Un portrait du sexe au XXIème siècle
Si le spectateur était venu pour se distraire, il regrettera certainement de ne pas s’être échauffer les zygomatiques avant d’entrer au Mélo d’Amélie. De situations loufoques en dialogues cocasses, on ne s’arrête pas de rire. La promptitude des répliques et l’exactitude des chorégraphies ne laissent pas la place à l’imprécision. Les comédiens l’ont bien compris et fournissent une prestation remarquable. Ils interprètent avec brio et justesse ces personnages parfois déjantés, souvent attendrissants et au travers desquels chacun peut retrouver ses doutes, ses questionnements, ses folies.
Au jeu impeccable des comédiens s’ajoute une mise en scène musclé et dynamique. Les pièces, comme les dialogues et les mouvements, s’enchaînent à toute vitesse sans jamais perdre l’attention du spectateur. Ce dernier est d’ailleurs extrêmement concentré, ne voulant pas rater le moment où le titre de la pièce surgirai. Cette folie ne s’arrête qu’à la toute fin du spectacle, quand les lumières se rallument, que le rideau se referment sur la scène et que le spectateur rêve de prolonger la comédie tellement on s’y sent bien. Le défi est donc réussi pour les quatre auteurs qui nous livrent leur vision du sexe au XXIème siècle. Ils nous rappellent avec humour et dérision que « nous sommes tous des animaux sexuels... Le drame, c’est de l’oublier ! »
Romain Dondelinger - 27 février 2012
Avec « Lape-suce », Carole Greep (J’aime beaucoup ce que vous faite, La bombe) nous emmène chez Nicole et Jean-Charles. Ils désirent vendre leur appartement à un couple d’amis. Mais les négociations tournent court lorsque Nicole commence à enchaîner les lapsus des plus mignons aux plus osés.
Alors que l’attention pourrait se relâcher en milieu de spectacle, Sébastien Azzopardi et Sacha Danino (Mission Florimont, Le tour du monde en 80 jours) nous réveillent avec la scène qu’on a tous connu au moins un fois dans sa vie, celle de « la première fois ». Mais lorsque Margot et François s'apprêtent à passer à l’acte...c’est la panne. S’ensuit alors un dialogue improbable entre les protagonistes et leur sexe respectif. Improbable mais hilarant.
Hervé Devolder (Ma femme est parfaite, Chanson avec les doigts) finit la transition vers le loufoque avec « Musicalix » dans lequel un réalisateur de films pornographiques décide de se reconvertir dans la comédie musicale. Chant, danse, théâtre, les comédiens donnent tout pour cette dernière pièce. Le public, lui, est sur le point de mourir...de rire.
Un portrait du sexe au XXIème siècle
Si le spectateur était venu pour se distraire, il regrettera certainement de ne pas s’être échauffer les zygomatiques avant d’entrer au Mélo d’Amélie. De situations loufoques en dialogues cocasses, on ne s’arrête pas de rire. La promptitude des répliques et l’exactitude des chorégraphies ne laissent pas la place à l’imprécision. Les comédiens l’ont bien compris et fournissent une prestation remarquable. Ils interprètent avec brio et justesse ces personnages parfois déjantés, souvent attendrissants et au travers desquels chacun peut retrouver ses doutes, ses questionnements, ses folies.
Au jeu impeccable des comédiens s’ajoute une mise en scène musclé et dynamique. Les pièces, comme les dialogues et les mouvements, s’enchaînent à toute vitesse sans jamais perdre l’attention du spectateur. Ce dernier est d’ailleurs extrêmement concentré, ne voulant pas rater le moment où le titre de la pièce surgirai. Cette folie ne s’arrête qu’à la toute fin du spectacle, quand les lumières se rallument, que le rideau se referment sur la scène et que le spectateur rêve de prolonger la comédie tellement on s’y sent bien. Le défi est donc réussi pour les quatre auteurs qui nous livrent leur vision du sexe au XXIème siècle. Ils nous rappellent avec humour et dérision que « nous sommes tous des animaux sexuels... Le drame, c’est de l’oublier ! »
Romain Dondelinger - 27 février 2012