OH MY GOD !
Jouée off-Broadway puis à Broadway, cette pièce de Robert Askins a remporté un franc-succès outre-Atlantique. Sébastien Azzopardi et Sacha Danino l’ont joliment adaptée. Nous ne sommes plus dans une ville perdue du Texas, mais en France, dans le presbytère d’une église où la douce Mme Brunet a lancé un atelier marionnettes et prépare activement un spectacle. Édifiant, il va sans dire. Il y a là Théo, le propre fils de Mme Brunet, Jessica plus Mathias, un ado en survêt’ mal dans sa peau. Assez vite, on voit que Raymond, la marionnette de Théo… lui échappe. Elle est agressive, directe, s’opposant aux autres ou faisant ouvertement du plat à Jessica. Le curé, le père Alexandre est de plus en plus accablé par ce qui se passe : Raymond assure sa mainmise sur Théo, Mathias entame une relation très physique avec Mme Brunet et l’ombre de Satan, de plus en plus présente, plane au-dessus de la paroisse.
Tout cela est mené rondement, parsemé d’humour anglo-saxon, bien rendu par les adaptateurs. Cela commençait comme du Jeff Panacloc et on se retrouve en plein « Exorciste ». C’est dire si les gags et autres mots d’auteur cohabitent joyeusement avec un thème plus grave, celui de la « possession », ou plutôt du dédoublement de personnalité. L’auteur sait, en tout cas, ne pas franchir la ligne et le tout reste sûr, délirant dans l’écriture, et grandiose dans l’interprétation. Patrice Latronche campe un curé bonhomme, et Marie-Camille Soyer une jeune fille secrète qui sort peu à peu de sa réserve. Belle prestation d’Alexandre Jérôme en ado teigneux, à qui la passion fait trouver des mots savants qu’il ne connaissait pas. Dame paroissiale idéale, dans sa jupe plissée, Tadrina Hocking amuse et émeut. La performance de l’interpète de Théo, Thomas Ronzeau est à signaler. Il est véritablement bluffant et la pièce (malgré les qualités de ses camarades) lui doit énormément.
Tout est jubilatoire dans ce spectacle : du début où nous sommes accueillis par une petite impro des comédiens en costumes, au crescendo que ménage l’auteur. Sans oublier la qualité de la mise en scène et l’ingéniosité du décor.
On ressort de là avec son compte d’émotions et de rires. Une réussite.
Oh My God !
Adaptation : Sébastien Azzopardi et Sacha Danino.
Mise en scène : Sébastien Azzopardi.
Avec : Tadrina Hocking, Alexandre Jérôme, Patrice Latronche, Thomas Ronzeau, Marie-Camille Soyer.
Théâtre Tristan Bernard
64 rue du rocher
75008 Paris
01 45 22 08 40
du mardi au samedi à 21h00
matinée le samedi à 18h00
RegArts - Gérard Noël - Juin 2017
Jouée off-Broadway puis à Broadway, cette pièce de Robert Askins a remporté un franc-succès outre-Atlantique. Sébastien Azzopardi et Sacha Danino l’ont joliment adaptée. Nous ne sommes plus dans une ville perdue du Texas, mais en France, dans le presbytère d’une église où la douce Mme Brunet a lancé un atelier marionnettes et prépare activement un spectacle. Édifiant, il va sans dire. Il y a là Théo, le propre fils de Mme Brunet, Jessica plus Mathias, un ado en survêt’ mal dans sa peau. Assez vite, on voit que Raymond, la marionnette de Théo… lui échappe. Elle est agressive, directe, s’opposant aux autres ou faisant ouvertement du plat à Jessica. Le curé, le père Alexandre est de plus en plus accablé par ce qui se passe : Raymond assure sa mainmise sur Théo, Mathias entame une relation très physique avec Mme Brunet et l’ombre de Satan, de plus en plus présente, plane au-dessus de la paroisse.
Tout cela est mené rondement, parsemé d’humour anglo-saxon, bien rendu par les adaptateurs. Cela commençait comme du Jeff Panacloc et on se retrouve en plein « Exorciste ». C’est dire si les gags et autres mots d’auteur cohabitent joyeusement avec un thème plus grave, celui de la « possession », ou plutôt du dédoublement de personnalité. L’auteur sait, en tout cas, ne pas franchir la ligne et le tout reste sûr, délirant dans l’écriture, et grandiose dans l’interprétation. Patrice Latronche campe un curé bonhomme, et Marie-Camille Soyer une jeune fille secrète qui sort peu à peu de sa réserve. Belle prestation d’Alexandre Jérôme en ado teigneux, à qui la passion fait trouver des mots savants qu’il ne connaissait pas. Dame paroissiale idéale, dans sa jupe plissée, Tadrina Hocking amuse et émeut. La performance de l’interpète de Théo, Thomas Ronzeau est à signaler. Il est véritablement bluffant et la pièce (malgré les qualités de ses camarades) lui doit énormément.
Tout est jubilatoire dans ce spectacle : du début où nous sommes accueillis par une petite impro des comédiens en costumes, au crescendo que ménage l’auteur. Sans oublier la qualité de la mise en scène et l’ingéniosité du décor.
On ressort de là avec son compte d’émotions et de rires. Une réussite.
Oh My God !
Adaptation : Sébastien Azzopardi et Sacha Danino.
Mise en scène : Sébastien Azzopardi.
Avec : Tadrina Hocking, Alexandre Jérôme, Patrice Latronche, Thomas Ronzeau, Marie-Camille Soyer.
Théâtre Tristan Bernard
64 rue du rocher
75008 Paris
01 45 22 08 40
du mardi au samedi à 21h00
matinée le samedi à 18h00
RegArts - Gérard Noël - Juin 2017