© Juliette Azzopardi
LES CAPRICES DE MARIANNE … Diamants sur écrin noir
Musset est le cauchemar des metteurs en scène. C’était donc un défi qui ne pouvait laisser indifférent Sébastien Azzopardi dont le talent n’est désormais plus à démontrer.
Il signe avec les Caprices une mise en scène originale, à la fois raffinée et brutale, simple et somptueuse.
Musset promenait son action dans une dizaine de lieux différents. Le choix d’un seul décor, sobre, renforce l’intensité de la pièce. Des toiles noires transparentes en arc de cercle forment un écrin sombre dans lequel vont jouer avec virtuosité les lumières de Marmet Maaratie. Des personnages apparaissent ainsi en fugaces évocations, un magnifique clair-obscur baigne les scènes d’une grande intensité dramatique. Dans cet univers de faux semblants, les masques de la Commedia dell’arte rappellent l’omni présence du Carnaval pendant lequel va se dérouler toute une palette de sentiments : amour, jalousie, amitié, tourments, fidélités, intrigues. Musset, trompé par George Sand, donne une image de la femme d’une grande misogynie, exaltant au contraire l’amitié masculine.
Le triangle amoureux classique (la femme, le mari, l’amant,) prend ici une dimension nouvelle. Sous des airs de comédie, le texte, sublime, dévoile la noirceur de vies bouleversées, accentuée par l’interprétation personnelle qu’en fait Azzopardi : Claudio viole Marianne pour lui montrer qui est le maître, Octave et Marianne se rejoignent dans des étreintes passionnées. De jolis airs napolitains composés pour la circonstance, joués et chantés par les comédiens, accompagnent l’action.
Les interprètes sont à la hauteur, Elisa Sergent campe une Marianne envoûtante, plus tourmentée que capricieuse, elle passe avec facilité de la froide dévote à l’amoureuse fougueuse. Laurent Maurel interprète Octave avec un grand charisme, libertin, bohème et d’une fidélité à toute épreuve envers son ami, il séduit le public et l’on comprend que Marianne succombe ! Frédéric Imberty offre sa stature imposante à un Claudio implacable. N’oublions pas Grégoire Bourbier, Cindy Rodrigues, parfaits, et Richard Delestre qui donne une intensité inattendue au personnage de Tibia.
Cette somptueuse réalisation peut encore être vue jusqu’au 31 décembre au Lucernaire.
Nicole Bourbon - décembre 2009
site Reg'Arts
Musset est le cauchemar des metteurs en scène. C’était donc un défi qui ne pouvait laisser indifférent Sébastien Azzopardi dont le talent n’est désormais plus à démontrer.
Il signe avec les Caprices une mise en scène originale, à la fois raffinée et brutale, simple et somptueuse.
Musset promenait son action dans une dizaine de lieux différents. Le choix d’un seul décor, sobre, renforce l’intensité de la pièce. Des toiles noires transparentes en arc de cercle forment un écrin sombre dans lequel vont jouer avec virtuosité les lumières de Marmet Maaratie. Des personnages apparaissent ainsi en fugaces évocations, un magnifique clair-obscur baigne les scènes d’une grande intensité dramatique. Dans cet univers de faux semblants, les masques de la Commedia dell’arte rappellent l’omni présence du Carnaval pendant lequel va se dérouler toute une palette de sentiments : amour, jalousie, amitié, tourments, fidélités, intrigues. Musset, trompé par George Sand, donne une image de la femme d’une grande misogynie, exaltant au contraire l’amitié masculine.
Le triangle amoureux classique (la femme, le mari, l’amant,) prend ici une dimension nouvelle. Sous des airs de comédie, le texte, sublime, dévoile la noirceur de vies bouleversées, accentuée par l’interprétation personnelle qu’en fait Azzopardi : Claudio viole Marianne pour lui montrer qui est le maître, Octave et Marianne se rejoignent dans des étreintes passionnées. De jolis airs napolitains composés pour la circonstance, joués et chantés par les comédiens, accompagnent l’action.
Les interprètes sont à la hauteur, Elisa Sergent campe une Marianne envoûtante, plus tourmentée que capricieuse, elle passe avec facilité de la froide dévote à l’amoureuse fougueuse. Laurent Maurel interprète Octave avec un grand charisme, libertin, bohème et d’une fidélité à toute épreuve envers son ami, il séduit le public et l’on comprend que Marianne succombe ! Frédéric Imberty offre sa stature imposante à un Claudio implacable. N’oublions pas Grégoire Bourbier, Cindy Rodrigues, parfaits, et Richard Delestre qui donne une intensité inattendue au personnage de Tibia.
Cette somptueuse réalisation peut encore être vue jusqu’au 31 décembre au Lucernaire.
Nicole Bourbon - décembre 2009
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