Faisons un Rêve : À en croire Alfred de Musset, "qu'importe le flacon, pourvu qu'on ait l'ivresse"; et si le flacon est aussi ciselé que le nectar est grisant, l'ivresse, a fortiori, peut bien être atteinte, en dépit des bonnes moeurs... Sacha Guitry a su manier comme aucun le scalpel de l'ironie, soucieux de s'adjoindre le concours de brillants traits d'esprit pour disséquer ces petits arrangements immoraux auxquels il vouait une tendresse particulière.
Dans un élégant salon parisien, un couple s'interroge sur les motivations qui ont poussé le maître des lieux à les inviter sans daigner être présent chez lui à l'heure fixée. Le mari, tempes grisonnantes et panse rebondie, vitupère nerveusement contre leur hôte, avant d'avouer à sa femme qu'une affaire de première importance l'attendre à l'autre bout de Paris. Sa femme, fausse ingénue fort séduisante, s'amuse in petto de ses explications aussi pathétiques que nébuleuses. Ce n'est qu'au moment où le mari quitte les lieux avec la bénédiction de sa femme que leur convive sort de son cabinet de toilette...
Ainsi débute une pièce fort rythmée dont le principal protagoniste n'est autre que l'absent du début. Ce rôle de séducteur impénitent, que Guitry avait écrit pour lui-même, porte la pièce. Sébastien Azzopardi comme metteur en scène, prolonge ici l'idée de Guitry, en choisissant d'incarner lui-même ce dandy enjôler, détenteur du regard caustique que posait Guitry sur le mariage. L'étonnante modernité des dialogues est ici servie par une mise en scène alerte et un casting efficace. Sébastien Azzopardi nous fait vraiment rire, tantôt mielleux, tantôt cynique. La fraîcheur d'Elisa Sergent fait mouche dans ce rôle d'épouse désabusée et d'amante passionnée; quant à Frédéric Imberty, il incarne vaillamment le rôle de l'arroseur arrosé. On se ressert avec délice de ce cocktail de frivolité et d'ironie, en disant que Guitry devait bien croire aux vertus du mariage, puisqu'il s'y est essayé avec cinq femmes différentes !
Marie Adeline - Mai 2006
Dans un élégant salon parisien, un couple s'interroge sur les motivations qui ont poussé le maître des lieux à les inviter sans daigner être présent chez lui à l'heure fixée. Le mari, tempes grisonnantes et panse rebondie, vitupère nerveusement contre leur hôte, avant d'avouer à sa femme qu'une affaire de première importance l'attendre à l'autre bout de Paris. Sa femme, fausse ingénue fort séduisante, s'amuse in petto de ses explications aussi pathétiques que nébuleuses. Ce n'est qu'au moment où le mari quitte les lieux avec la bénédiction de sa femme que leur convive sort de son cabinet de toilette...
Ainsi débute une pièce fort rythmée dont le principal protagoniste n'est autre que l'absent du début. Ce rôle de séducteur impénitent, que Guitry avait écrit pour lui-même, porte la pièce. Sébastien Azzopardi comme metteur en scène, prolonge ici l'idée de Guitry, en choisissant d'incarner lui-même ce dandy enjôler, détenteur du regard caustique que posait Guitry sur le mariage. L'étonnante modernité des dialogues est ici servie par une mise en scène alerte et un casting efficace. Sébastien Azzopardi nous fait vraiment rire, tantôt mielleux, tantôt cynique. La fraîcheur d'Elisa Sergent fait mouche dans ce rôle d'épouse désabusée et d'amante passionnée; quant à Frédéric Imberty, il incarne vaillamment le rôle de l'arroseur arrosé. On se ressert avec délice de ce cocktail de frivolité et d'ironie, en disant que Guitry devait bien croire aux vertus du mariage, puisqu'il s'y est essayé avec cinq femmes différentes !
Marie Adeline - Mai 2006