Sébastien Azzopardi, qui a monté et joué un plaisant et durable Barbier de Séville au Lucernaire, nous y offre une version du fameux périple, co-tricotée avec Sacha Danino. Le pari de boucler un tour de la planète en un temps si court était colossal, celui des deux compères ne l'est pas moins. Il s'agit de nous faire rire une heure quinze, top chrono, à raison d'un gag ou d'une impertinence toutes les… secondes (On n'a pas pu,ni voulu compter). La course-poursuite du héros qui veut établir un record : Phileas Fogg (Yan Mercoeur) so british, et Passepartout, son serviteur bien de chez nous (Gilles-Vincent Kapps), c'est aussi ce bienheureux antagonisme entre deux façons d'aborder l'existence, n'est-il pas ? Les adaptateurs ont campé un hyper-phlegmatique Sherlock Holmes-bis, face à un démerdeur franchouille. Une baraque de foire est posée sur la scène, des rideaux rouges s'ouvrent, se ferment, se rouvrent frénétiquement sur le compartiment d'un train, une opiumerie, et quinze autres lieux tous plus exotiques suggérés à l'aide de bricoles.
Cinq comédiens sont trente personnages: autre pari ludique. Ils sont méconnaissables, déguisés-rhabillés et pourvus d'accents locaux hilarants.
Cela ressemble aux revues qui ont enchanté des générations au Music-hall. Des cow-boys, Lucky Luke & co, font un tabac, un chinois chop-suey énonce avec perplexité des proverbes douteux: « Quand il n'y a plus de lèvres, les dents prennent froid ». Une princesse indienne irrépressible danse à ensorceler tous les mâles à la ronde. Petite grivoiserie en prime: le mythique «Calcu…tt'a!». On a aussi l'impression de refeuilleter goulûment les albums globe-trottants de Tintin. Fin du compte à rebours, c'est gagné! Sur la scène ils n'en peuvent plus, nous non plus. On entonnerait bien un ‘vive la France!'pour soir de finale versus les Angliches. Pas de quoi remettre en question l'Entente Cordiale, et puis le show vous a fait pleurer de rire.
Une soirée bienfaisante.
12 mai 2006 Marie Ordinis (http://marieordinis.blogspot.com)
Cinq comédiens sont trente personnages: autre pari ludique. Ils sont méconnaissables, déguisés-rhabillés et pourvus d'accents locaux hilarants.
Cela ressemble aux revues qui ont enchanté des générations au Music-hall. Des cow-boys, Lucky Luke & co, font un tabac, un chinois chop-suey énonce avec perplexité des proverbes douteux: « Quand il n'y a plus de lèvres, les dents prennent froid ». Une princesse indienne irrépressible danse à ensorceler tous les mâles à la ronde. Petite grivoiserie en prime: le mythique «Calcu…tt'a!». On a aussi l'impression de refeuilleter goulûment les albums globe-trottants de Tintin. Fin du compte à rebours, c'est gagné! Sur la scène ils n'en peuvent plus, nous non plus. On entonnerait bien un ‘vive la France!'pour soir de finale versus les Angliches. Pas de quoi remettre en question l'Entente Cordiale, et puis le show vous a fait pleurer de rire.
Une soirée bienfaisante.
12 mai 2006 Marie Ordinis (http://marieordinis.blogspot.com)