"Le Tour du Monde en 80 Jours" : Jules Verne, le défi !
Le genre de truc qui aurait pu commencer son existence sur un coin de table de bistro à l'issue d'un repas bien arrosé: "et si on montait "Le Tour du Monde en 80 Jours"? Chiche!" Sébastien Azzopardi et ses compères n'ont peur de rien. Peu importe qu'il faille transporter l'action sur les cinq continents en train, bateau, diligence et surtout à dos d'éléphant. Et cinq comédiens suffiront bien pour interpréter une bonne centaine de personnages. Voilà le genre de défi propre à exciter un jeune metteur en scène. Un peu dans l'esprit de "Shakespeare, le défi" où trois comédiens présentaient l'intégrale des 37 pièces du Barde en deux heures. Un sérieux succès d'ailleurs. Mais attention, ce n'est pas parce qu'on a une bonne idée un peu dingue avec pour support une oeuvre que tout le monde à lu (et aimé), que le succès est garanti. Il ne suffit pas de se propulser sur scène en parodiant Jules Verne pour encaisser les rires. Il y a un sérieux travail d'écriture et de mise en scène et il faut des comédiens assez plastiques.
Le genre de truc qui aurait pu commencer son existence sur un coin de table de bistro à l'issue d'un repas bien arrosé: "et si on montait "Le Tour du Monde en 80 Jours"? Chiche!" Sébastien Azzopardi et ses compères n'ont peur de rien. Peu importe qu'il faille transporter l'action sur les cinq continents en train, bateau, diligence et surtout à dos d'éléphant. Et cinq comédiens suffiront bien pour interpréter une bonne centaine de personnages. Voilà le genre de défi propre à exciter un jeune metteur en scène. Un peu dans l'esprit de "Shakespeare, le défi" où trois comédiens présentaient l'intégrale des 37 pièces du Barde en deux heures. Un sérieux succès d'ailleurs. Mais attention, ce n'est pas parce qu'on a une bonne idée un peu dingue avec pour support une oeuvre que tout le monde à lu (et aimé), que le succès est garanti. Il ne suffit pas de se propulser sur scène en parodiant Jules Verne pour encaisser les rires. Il y a un sérieux travail d'écriture et de mise en scène et il faut des comédiens assez plastiques.
Toutes les ficelles de l'humour sont ici exploitées avec malice par la troupe: comique de situation, répétition, anachronismes, non-sens, etc. On peut être agacé de certaines références aux tickets resto, heures sup', embouteillages, et autres avatars de la vie moderne, mais le résultat est bougrement efficace. Ces bons mots créent la rupture, chauffent la salle et énergisent les comédiens qui peuvent ainsi complètement lâcher leur jeu corporel. Ces petites facilités complaisantes ne sont qu'un starter, une giclée d'essence pour lancer la machine. Et ça tourne fort bien. Quatre garçons et une fille enchaînent les courtes scènes du long voyage de Fogg avec brio et dans un délire crescendo. Il s'autorisent les ruptures les plus osées et ça passe d'autant mieux que c'est énorme. Voir l'instant où le voyage est accéléré "car le Café de la Gare à programmé une autre pièce à 21h50" ou encore les fréquentes références au nombre limité des comédiens. De temps à autre on parle au public mais sans tomber dans le piège du cabotinage. Les personnages sont rois.
Il faut venir voir ce Tour du Monde avec la bonne attitude, c'est-à-dire la même que le reste du public: une simple volonté de passer un bon moment. Il y a des rires qu'il faut partager et dont l'intérêt même est le partage. Certains verront dans ce spectacle une amusette d'été et sortiront ravis, détendus du zygomatique. D'autres admireront l'excellent travail collectif de cette jeune troupe. Pourtant Azzopardi n'est pas un bleu. Cette année, son "Éventail de Lady Windermere" d'Oscar Wilde fut multi-nommé aux Molières et son riche pedigree de comédien et metteur en scène débute en 1996. C'est désormais une valeur sûre et plus seulement dans les classiques. Il sait s'entourer et a suffisamment de métier pour en bousculer les règles et relever d'autres défis, encore plus dingues.
Louis-David Mitterrand
Auteur: Jules Verne
Metteur en scène: Sébastien Azzopardi
Comédiens: Yan Mercoeur, Anaïs Harté, Stéphane Roux, Gilles-Vincent Kapps, Thierry Gondet, Alexandre Guilbaud, Christophe De Mareuil, Romain Canard, Nicolas Tarrin, Réjane Lefoul
Dates: Café de la Gare du 13-06-07 au 15-09-07
Mercredi, Jeudi, Vendredi, Samedi à 20H00
Il faut venir voir ce Tour du Monde avec la bonne attitude, c'est-à-dire la même que le reste du public: une simple volonté de passer un bon moment. Il y a des rires qu'il faut partager et dont l'intérêt même est le partage. Certains verront dans ce spectacle une amusette d'été et sortiront ravis, détendus du zygomatique. D'autres admireront l'excellent travail collectif de cette jeune troupe. Pourtant Azzopardi n'est pas un bleu. Cette année, son "Éventail de Lady Windermere" d'Oscar Wilde fut multi-nommé aux Molières et son riche pedigree de comédien et metteur en scène débute en 1996. C'est désormais une valeur sûre et plus seulement dans les classiques. Il sait s'entourer et a suffisamment de métier pour en bousculer les règles et relever d'autres défis, encore plus dingues.
Louis-David Mitterrand
Auteur: Jules Verne
Metteur en scène: Sébastien Azzopardi
Comédiens: Yan Mercoeur, Anaïs Harté, Stéphane Roux, Gilles-Vincent Kapps, Thierry Gondet, Alexandre Guilbaud, Christophe De Mareuil, Romain Canard, Nicolas Tarrin, Réjane Lefoul
Dates: Café de la Gare du 13-06-07 au 15-09-07
Mercredi, Jeudi, Vendredi, Samedi à 20H00