"Le drame de la vieillesse, ce n’est pas qu’on se fait vieux, c’est qu’on reste jeune" - Dans le cas de cette comédie centenaire, la vieillesse n’est pourtant pas le drame prévisible : subtile, intelligente, légère, brillante...
Les qualificatifs élogieux ne manquent pas pour la première pièce d’Oscar Wilde. L’éventail de Lady Windermere, créée - et déjà pour un triomphe - en 1892, n’a pas traversé sans raison le vingtième siècle sans perdre quoi que ce soit de sa fougue ni de sa pertinence.
Certes, les règles de la haute société londonienne ne sont plus ce qu’elles étaient, et le sens des convenances a considérablement évolué depuis : les gens comme il faut ne se posent plus de cette façon les cas de conscience qui font le prétexte de l’intrigue.
Mais le sel de la vie, qui fait celui du théâtre, reste le même. Les enjeux éternels de l’amour, de l’argent, du pouvoir, forment ici des rapports vrais entre des personnages vrais, loin des stéréotypes. Le dandy n’est pas le débauché sans scrupule que l’on se représente d’habitude, la mondaine est pleine d’une pureté qui ira jusqu’à la surprendre elle-même, la femme exemplaire se laisse aller au scandale par dépit... Les surprises et les retournements de situation abondent. La tension aussi est soutenue, toujours présente sous le badinage et le détachement apparent qu’affectent les Anglais, commentée à force traits issus de l’esprit étincelant de Wilde.
Les aphorismes volent donc (et haut), heureusement sans alourdir la situation - exploit de l’auteur, relayé par le metteur en scène et les acteurs. (...) , juste pour une courte mise en bouche : L’expérience est le nom que chacun donne à ses erreurs ; Je peux résister à tout, sauf à la tentation ! ; Qu’est-ce qu’un cynique ? Un homme qui connaît le prix de tout et la valeur de rien...
La mise en scène est classique et élégante, les acteurs extrêmement convaincants. Geneviève Casile incarne une impressionnante femme intrigante et ambitieuse capable du meilleur ; Elisa Sergent, jeune Lady bien sous tout rapport, est crédible et attachante... Chacun et chacune tient son rôle sans faillir, avec toute l’intelligence et l’ambiguïté requises par le texte.
A voir !
par Emmanuel DDL - 02/02/07
Les qualificatifs élogieux ne manquent pas pour la première pièce d’Oscar Wilde. L’éventail de Lady Windermere, créée - et déjà pour un triomphe - en 1892, n’a pas traversé sans raison le vingtième siècle sans perdre quoi que ce soit de sa fougue ni de sa pertinence.
Certes, les règles de la haute société londonienne ne sont plus ce qu’elles étaient, et le sens des convenances a considérablement évolué depuis : les gens comme il faut ne se posent plus de cette façon les cas de conscience qui font le prétexte de l’intrigue.
Mais le sel de la vie, qui fait celui du théâtre, reste le même. Les enjeux éternels de l’amour, de l’argent, du pouvoir, forment ici des rapports vrais entre des personnages vrais, loin des stéréotypes. Le dandy n’est pas le débauché sans scrupule que l’on se représente d’habitude, la mondaine est pleine d’une pureté qui ira jusqu’à la surprendre elle-même, la femme exemplaire se laisse aller au scandale par dépit... Les surprises et les retournements de situation abondent. La tension aussi est soutenue, toujours présente sous le badinage et le détachement apparent qu’affectent les Anglais, commentée à force traits issus de l’esprit étincelant de Wilde.
Les aphorismes volent donc (et haut), heureusement sans alourdir la situation - exploit de l’auteur, relayé par le metteur en scène et les acteurs. (...) , juste pour une courte mise en bouche : L’expérience est le nom que chacun donne à ses erreurs ; Je peux résister à tout, sauf à la tentation ! ; Qu’est-ce qu’un cynique ? Un homme qui connaît le prix de tout et la valeur de rien...
La mise en scène est classique et élégante, les acteurs extrêmement convaincants. Geneviève Casile incarne une impressionnante femme intrigante et ambitieuse capable du meilleur ; Elisa Sergent, jeune Lady bien sous tout rapport, est crédible et attachante... Chacun et chacune tient son rôle sans faillir, avec toute l’intelligence et l’ambiguïté requises par le texte.
A voir !
par Emmanuel DDL - 02/02/07